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Rêve libre
11 novembre 2015

Jeune Loup

LYON_NUIT

Tu t'étires, te rétrécis et t'étires à nouveau sous le halo des lampadaires de la ville. Ombre furtive, qui donc es-tu ? Pourquoi cours tu solitaire à cette heure si tardive, le  cœur serré, la haine au ventre ? Ne devrais tu pas être parmi les tiens ?   
Longtemps tu t'es raccroché au sourire bienveillant de ta mère pour supporter l'intolérable.
Mais les mots si souvent entendus, rabâchés, martelés, 
"imbécile", "incapable", "bon à rien" ... "imbécile", "incapable", "bon à rien" , ces mots assassins qui agressent, écorchent, déchirent, les mots du père, ont fini par craqueler le visage aimé et détruire tes rêves d'enfant.

Souviens-toi, ils te portaient à la découverte du monde.
Tu étais tantôt marin sillonnant les mers à la recherche de terres inexplorées, tantôt pompier bravant le feu, fier de sauver des vies.
Parfois, simple bohème, tu cheminais dans la forêt sur un tapis de mousse, tu t'abreuvais à l'eau claire d'un ruisseau et t'allongeais sous les arbres.

DSC08752Souviens-toi, dans un bruissement de feuilles ils te racontaient le mystère de leur vie, tu étais seul à les comprendre. C'était là ton royaume, ton jardin secret. Tu y façonnais ton devenir, jusqu'à ce qu'elles viennent, les paroles meurtrières, tuer tous tes espoirs.

         Aujourd'hui, tu t'enfuis, ombre furtive, comme tant d'autres le font dans l'oubli. Tu fuis, laissant derrière toi ton jardin dévasté.
         Quand reviendras-tu arracher le chiendent que nourrit ta colère ?

Sais-tu que des cascades de raisins vermeils alourdissent toujours les ceps noueux, que les prunes gorgées de soleil n'attendent qu'une bouche gourmande, que les rosiers exhalent toujours leur parfum délicat tandis que les dahlias exhibent leurs fleurs généreuses.
Sais-tu que l'oiseau bleu, prisonnier du voile de ta souffrance s'est tu ?DSC03185

         Quand reviendras-tu le libérer ? 
         C'est la longue procession des ombres qui s'étirent, se rétrécissent et s'étirent à nouveau sous le halo des lampadaires de la ville. Elles hantent les trottoirs,   les ombres de l'enfance mal-aimée, meurtrie, souillée et lancent vers la lune un hurlement muet de détresse.

         Quand reviendrez-vous ?

ANELYNE  Novembre 2015

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